Viticulture : le français Yves Bénard élu à la présidence de l’OIV

Publié le par Jerome moreno herrero

Yves Bénard, président de l'OIV

Yves Bénard, président de l'OIV

 

Lundi 29 juin 2009, le 32e Congrès mondial sur la viticulture et l’industrie vinicole a ouvert ses portes à Zagreb (Croatie) avec 400 participants issus de 30 pays. Vendredi 3 juillet, le français Yves Bénard fut élu pour 3 ans président de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin) à l’issue de sa 7e Assemblée générale également organisée à Zagreb. Cet événement est d’autant plus symbolique que la France est un pays viticole depuis l’époque gallo-romaine et qu’il s’agit du premier français élu depuis 1962 à ce poste prestigieux.


Viticulture : disparition programmée dans l’UE et expansion hors UE

Adversaires des traditions enracinées, les technocrates apatrides de Bruxelles luttent avec acharnement contre la viticulture et la culture vinicole présentes depuis plus de 2000 ans dans certains pays membres de l’UE. Région viticole par excellence, le Languedoc-Roussillon fut particulièrement affecté par ces délétères politiques européistes. Depuis les années 1980, la surface viticole a nettement régressé dans les départements des Pyrénées-Orientales, de l’Aude, de l’Hérault et du Gard. Nations Presse Info a d’ailleurs consacré plusieurs articles sur cette situation scandaleuse et anti-nationale en Languedoc-Roussillon.

En revanche, on assiste au développement parfois spectaculaire de la viticulture hors de l’Union Européenne (UE). La superficie du vignoble s’est considérablement étendue en Californie, en Argentine, au Chili, en Afrique du Sud (grâce aux descendants de huguenots français), en Australie, en Nouvelle-Zélande et même en Chine continentale. Injustement décriée par de pseudo-historiens gauchistes et anti-nationaux, la présence française en Afrique du Nord avait notamment permis le développement de la viticulture au Maroc, en Algérie et en Tunisie. La culture de la vigne, naguère florissante à l’époque romaine, était tombée en désuétude avec les invasions barbares et surtout l’islamisation venue de la péninsule arabique.

Dans les Balkans, la viticulture s’est récemment développée en Croatie, candidate à l’adhésion au sein de l’UE. Dans un précédent article, nous avons vu que le processus d’adhésion de la Croatie à l’UE avait été interrompu par la présidence tchèque en raison d’un épineux litige territorial et frontalier avec la Slovénie.

 

Vignoble croate dans l'île de Korcula (Mer Adriatique, Sud)

Vignoble croate dans l'île de Korcula (Mer Adriatique, Sud)

 

En l’espace de 8 ans, la surface du vignoble a considérablement augmenté à travers le territoire croate (de 28.394 ha en 2000 à 33.741 ha en 2008). Rappelons qu’en 2008, la Croatie a produit 1,27 million d’hectolitres de vin tandis que le riesling et le malmsey sont les deux principaux cépages croates.

Ministre croate de l’agriculture, Bozidar Pankretic a effectué une brève allocution lors de la cérémonie d’ouverture du 32e Congrès mondial sur la viticulture et l’industrie vinicole. Outre la mise en valeur de la viticulture et du secteur vinicole, la Croatie mise sur ce Congrès international pour promouvoir son économie et notamment ses marques de vin ainsi que son industrie touristique.

Alors qu’il exerçait encore pour quelques jours la présidence de l’OIV, l’australien Peter Hayes avait mis l’accent sur l’énorme potentiel de la Croatie pour un futur développement de son industrie et tourisme vinicoles. Évoquant l’impact actuel de la crise systémique globale sur l’industrie vinicole, Peter Hayes a clairement indiqué que les grandes sociétés étaient nettement affectées avec une baisse de leurs profits tandis que les petits producteurs étaient plus flexibles et s’adaptaient plus facilement malgré les durs aléas économiques.

Ce 32e Congrès mondial de Zagreb s’est achevé vendredi 3 juillet avec la tenue de la VIIe Assemblée générale de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin). Lors de sa clôture, le français Yves Bénard fut élu président de l’OIV pour un mandat de 3 ans tandis que son prédécesseur Peter Hayes est devenu le premier vice-président de l’Organisation. Ingénieur agronome et œnologue issu de Montpellier, Yves Bénard présente le parfait profil du technocrate de la viticulture. Ce bureaucrate a effectué une bonne partie de sa carrière dans le secteur commercial (managérial pour employer un néologisme) en Champagne.

Son langage assez hermétique et abscons reflète bien les préoccupations actuelles axées sur une écologie politique, particulièrement en vogue après le succès des listes “vertes” lors du récent scrutin européen du 7 juin 2009. Selon un communiqué officiel disponible sur le site internet de l’OIV, Yves Bénard exprime son désir de travailler sur les moyens de développer l’interdisciplinarité dans les débats scientifiques et réglementaires, notamment sur les grands sujets d’actualité comme le changement climatique, le développement durable ou les biotechnologies“.

Néanmoins, Yves Bénard est le premier français élu à ce poste prestigieux depuis 1962 lorsque le baron Pierre Le Roy quitta ses fonctions de président de l’Office International de la Vigne et du Vin.

Créé le 29 novembre 1924, l’Office international du Vin changea d’appellation en 1958 (Office International de la Vigne et du Vin). Sa dénomination actuelle date du 3 avril 2001.

Actuellement, l’OIV compte 44 États membres et 3 pays observateurs (Bolivie, Tunisie, Ukraine). Parmi ces 3 pays observateurs, on peut s’étonner de la présence de la Bolivie, nation montagnarde andine dotée d’un climat très rude (désertique, glacial en altitude et tropical dans la jungle montagnarde à l’Est). De même, l’Ukraine est avant tout une nation continentale même si dans sa partie méridionale la presqu’île de Crimée, dotée d’un climat doux et méditerranéen, permet le développement de la viticulture.

De même, si parmi ses 44 États membres figurent logiquement des nations de l’Europe du Sud et/ou riveraines de la Mer Méditerranée (Portugal, Espagne, Italie, Grèce, Chypre, Turquie, Liban, Israël, Maroc, Algérie), on reste perplexe avec la présence des nations scandinaves (Norvège, Suède, Finlande) et même de certains pays d’Europe centrale (République Tchèque, Slovaquie) dotés d’un climat continental. En revanche, le récent et spectaculaire développement de la viticulture en Argentine, au Chili, en Afrique du Sud, en Australie et Nouvelle-Zélande explique logiquement la présence de ces jeunes nations au sein de l’OIV.

Enfin, on remarque également l’absence des USA, du Japon et de la Chine qui comptent néanmoins des régions productrices (Californie ; Nagano et Yamanashi dans l’île principale de Honshu ; provinces de Shandong, Henan et région autonome du Xinjiang).

Publié dans Divers

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J
Sur ce point, rien à dire si ce n'est que nous nous mobilisons régulièrement sur le créneau de la viticulture et que cela porte parfois ses fruits. On l'a vu avec le recul de Bruxelles sur le vin rosé.
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