Brèves nouvelles politiques d’Europe

Publié le par Jerome moreno herrero

Carte politique de l'Europe

Carte politique de l'Europe


Différents événements politiques se sont produits ces derniers jours en Autriche, Roumanie, Lituanie et Ukraine.


Autriche

A l’issue d’une grandiose et solennelle cérémonie de prestation de serment à Vienne mardi 2 décembre 2008, Werner Faymann, président du SPD est officiellement devenu le 28e chancelier autrichien tandis que le nouveau dirigeant de l’ÖVP Josef Pröll, titulaire du ministère des Finances, était le nouveau vice-chancelier. Lors des élections législatives anticipées du 28 septembre dernier, aucune force politique n’avait obtenu la majorité au sein du Parlement. Ainsi le 23 novembre, les deux partis du Système (SPD/ÖVP, équivalent de l’UMPS) ont dû se résoudre à former une nouvelle grande coalition gouvernementale au sein de laquelle les Conservateurs détiendraient presque autant de ministères que les Sociaux-Démocrates (9 SPD, 8 ÖVP, 1 Indépendant).

Lors de son allocution télévisée diffusée mardi 9 décembre sur la chaîne publique autrichienne ÖRF, le nouveau chancelier s’est montré offensif et déterminé à lutter contre le chômage structurel afin de minimiser l’impact de la crise financière mondiale sur l’économie autrichienne. Malgré la fragilité de cette énième coalition gouvernementale, Werner Faymann désire maintenir la stabilité sociale en contrôlant plus efficacement le fonctionnement du système de la Sécurité Sociale.

Sans être prophète, on peut d’ores et déjà prédire l’échec de ses réformes car certains sociaux-démocrates chercheront à appliquer des vieilles recettes étatiques et interventionnistes tandis que d’autres conservateurs voudront immanquablement appliquer des politiques plus libérales. Seuls les patriotes et nationalistes défendent une troisième voie anti-libérale, privilégiant la Nation d’abord, une méfiance viscérale pour les eurocrates ainsi que des mesures économiques protectionnistes pour contrer le mondialisme apatride.

Il faut souhaiter que lors des futures élections européennes de juin 2009, les nationalistes autrichiens du FPÖ puissent améliorer leur score de juin 2004. A l’époque seul Andreas Mölzer avait décroché un siège d’eurodéputé pour le FPÖ.


Roumanie

Des élections parlementaires s’étaient déroulées en Roumanie dimanche 30 novembre 2008. Marqué par une abstention record supérieure à 60 % des votants, les électeurs roumains étaient appelés aux urnes afin de renouveler le Parlement bicaméral (Chambre des Députés et Sénat). En réalité aucune majorité parlementaire ne s’est dégagée nettement.

Mercredi 10 décembre, le président de la Roumanie Traian Basescu a désigné Theodor Stolojan comme nouveau premier ministre. Il s’agit d’un vieux routard de la politique politicienne comme le démontre un rapide coup d’œil sur sa biographie.

Né le 24 octobre 1943 à Târgovişte (le couple Ceaucescu fut exécuté dans cette ville le 25 décembre 1989), Theodor Stolojan a effectué de brillantes études universitaires en économie et comptabilité ce qui lui a valu d’acquérir de nombreux diplômes sous le règne autoritaire du mégalomane Ceaucescu.

Sa carrière politico-économique est littéralement impressionnante : vice-ministre des Finances (29 décembre 1989-avril 1990), ministre des Finances entre mai 1990 et avril 1991. Stolojan fut même premier ministre durant 1 an (16 octobre 1991-19 novembre 1992) sous la présidence de l’inquiétant Ion Illiescu. Précisons également que ce personnage est un euro-mondialiste et affairiste patentés puisqu’il occupa durant 6 ans (1992-1998) un poste stratégique au sein de la Banque Mondiale (département du développement du secteur privé). Après la période d’Épuration anarchique et de “normalisation démocratique”, un certain nombre de hiérarques ex-communistes ont su prendre le train en marche et se sont livrés à des affaires et transactions plus que douteuses pendant que le petit peuple s’appauvrissait en restant à l’écart du dynamisme économique.


Lituanie

À l’issue du vote d’approbation par 83 députés sur les 141 présents au sein du Parlement monocaméral, le nouveau gouvernement de coalition dirigé par le Conservateur Andrius Kubilius a solennellement prêté serment mardi 9 décembre.

Des élections législatives s’étaient déroulées le 12 octobre 2008 à l’issue desquelles les sociaux-démocrates au pouvoir depuis juillet 2001 avaient été nettement battus par les Conservateurs ainsi que diverses formations populistes en pleine expansion élecorale.

Au cours du mois de novembre, diverses formations de centre-gauche (Mouvement libéral, Parti de la résurrection nationale, l’Union libérale et centriste) avaient participé à des négociations avec les Conservateurs de Kubilius en vue de la formation d’un gouvernement de coalition.

En votant à une large majorité l’investiture de ce gouvernement de grande coalition, les députés lituaniens ont également approuvé le paquet économique inclus dans le plan anti-crise. Destiné à juguler la crise économique et sociale, ce plan de rigueur prévoit l’augmentation de la TVA et la diminution des dépenses gouvernementales. Il semblerait que le président lituanien ne mène pas le même train de vie luxueux que notre frénétique et versatile locataire de l’Élysée.

N’oublions pas que la Roumanie et la Lituanie ont officiellement adhéré à l’Union Européenne et à l’OTAN au cours de l’année 2004.


Ukraine

Derrière ce visage radieux se cache une redoutable personnalité rompue à toutes les tactiques politiciennes et diplomatiques

Derrière ce visage radieux se cache une redoutable personnalité rompue à toutes les tactiques politiciennes et diplomatiques


Évoquons maintenant l’Ukraine qui comme la Géorgie du satrape pro-occidental Mikheil Saakachvili est courtisée par l’OTAN et les néo-conservateurs américains.

Tiraillée entre l’Europe occidentale et la Russie, l’Ukraine connaît de régulières convulsions politiques habilement exploitées par les euro-mondialistes. Exactement comme la “Révolution des Roses” de novembre 2003 en Géorgie à l’issue de laquelle l’ambitieux Mikheil Saakachvili chassa du pouvoir Édouard Chevardnadze, la “Révolution Orange” ukrainienne de décembre 2004-janvier 2005 fut activement soutenue et financée par l’Union Européenne et les États-Unis.

On ne s’attardera pas sur les relations politiques tumultueuses entre le président ukrainien Viktor Iouchtchenko et son ambitieuse premier ministre, Ioulia Timochenko, surnommée la Jeanne d’Arc ukrainienne ou plus péjorativement la princesse du gaz.

A l’issue des élections législatives anticipées du 30 septembre 2007, le parti des Régions du pro-russe Viktor Ianoukovytch remporta une majorité relative. Afin de l’empêcher de redevenir premier ministre, le Bloc de Ioulia Timochenko et la formation présidentielle Notre Ukraine/Autodéfense Populaire (NUAP) durent se résoudre à former une nouvelle coalition gouvernementale. Ioulia Timochenko fut officiellement investie comme premier ministre le 18 décembre 2007 par le Rada (parlement ukrainien) par 226 députés sur 450. Et c’est reparti pour une série de conflits et d’affrontements permanents et insolubles entre les 2 enfants terribles de la “Révolution Orange“.

La pragmatique Ioulia Timochenko en quête de bonnes relations diplomatiques avec l’encombrant voisin russe, voulait ajourner l’intégration de l’Ukraine au sein de l’OTAN. Sa décision avait vivement irrité le pro-occidental Viktor Iouchtchenko, partisan acharné de cette adhésion et très proche de l’administration américaine de G.W. Bush. Or différents sondages avaient clairement prouvé qu’une immense majorité de la population ukrainienne était catégoriquement opposée à l’adhésion de leur pays au sein de l’OTAN et se montrait en revanche favorable à l’organisation d’un référendum. D’ailleurs Ioulia Timochenko avait évoqué à plusieurs reprises et en termes favorables l’organisation d’un référendum à propos de cette question épineuse et controversée.

Comme le Bloc Ioulia Timochenko et le parti des Régions du pro-russe Viktor Ianoukovytch avaient voté conjointement au Parlement une série de mesures visant à limiter les pouvoirs présidentiels, Notre Ukraine/Autodéfense Populaire s’était retirée de la coalition gouvernementale au cours du mois de septembre 2008.

Une crise politique envenimée éclata très rapidement tandis que début octobre Viktor Iouchtchenko isolé et acculé, décida de dissoudre le Parlement et de provoquer de nouvelles élections législatives anticipées qu’il avait d’ailleurs fixées pour le 7 décembre 2008. Finalement il reporta indéfiniment sa décision de dissolution en raison de craintes justifiées d’une extension de la crise financière internationale au sein de l’économie ukrainienne.

Et finalement un miracle eut lieu après le week-end dernier. Forts d’une vingtaine de députés au sein du Rada, Volodymyr Livtine chef d’un Bloc portant son propre nom réussit le tour de force d’être élu Président du Parlement avec 244 voix (sur 450) grâce au soutien inopiné de 27 parlementaires communistes. Puis mardi 9 décembre, une coalition tripartite pro-occidentale (Bloc Ioulia Timochenko, Notre Ukraine et Bloc Lytvyn) se constitua dans la foulée de l’élection de Volodymir Lytvyn à la tête du Rada.

Selon les experts et spécialistes de la politique ukrainienne, la profonde crise institutionelle est loin d’être réglée malgré cet incroyable et imprévisible rebondissement au sein du Parlement. De toute manière la personnalité trouble et envahissante de la ténébreuse Ioulia Timochenko continue de peser très lourdement au sein de cette fragile et boîteuse coalition gouvernementale.

Cette carte électorale illustre les zones géographiques d'implantation électorale pour les principales forces politiques ukrainiennes

Les zones géographiques d'implantation électorale pour les principales forces politiques ukrainiennes (Parti des Régions, Bloc Ioulia Timochenko et Notre Ukraine/Autodéfense Populaire)

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