La crise économique continue d’exercer ses ravages en France et dans le monde

Publié le par Jerome moreno herrero

Christine Lagarde, ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi

Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi

 

Contrairement aux analyses démesurément optimistes de certains “spécialistes” en économie mondiale, la crise économique globale est loin d’être terminée et ses ravages s’exercent actuellement dans les pays développés, émergents et faiblement industrialisés.

La production industrielle française a baissé de 1,4 % en mars 2009 par rapport au mois précédent. La moyenne des prix pétroliers de l’OPEP dépasse désormais les 50 $ le baril ce qui représente une mauvaise nouvelle pour les consommateurs français dont le pouvoir d’achat est déjà sérieusement amenuisé.

Le volume des échanges commerciaux de la Chine s’est fortement amoindri avec ses trois principaux partenaires (États-Unis, Union Européenne, Japon).

France : baisse de 1,4 % de la production industrielle en mars 2009


Selon des statistiques officielles publiées lundi 11 mai par l’INSEE, la production industrielle de la France a enregistré une baisse mensuelle de 1,4 % en mars 2009. En février 2009, la production industrielle française avait déjà reculé de 0,9 % par rapport au mois précédent.

Au premier trimestre 2009, la production industrielle de la France reculait de 6,9 % par rapport au quatrième trimestre de 2008 et subissait une sévère contraction annuelle de 15,5 %.

Deux secteurs industriels sont particulièrement affectés par la crise économique mondiale. La production des industries extractives, énergétiques et de l’eau a enregistré une nette baisse de 2,9 % en mars 2009 tandis que celle des produits informatiques et électroniques a reculé de 2,8 % lors du même mois.

En revanche, deux secteurs industriels ont tiré leur épingle du jeu en mars 2009 : l’industrie pharmaceutique (+2,4 %) et les matériels de transport (+1,3 %). Ce chiffre encourageant dans le secteur des transports s’explique par le dynamisme dans la construction navale, aéronautique et ferroviaire. Sans surprise, l’industrie automobile a connu une baisse de 1 % en mars 2009.

Les chiffres définitifs du PIB français (Produit Intérieur Brut) pour le premier trimestre 2009 seront publiés ultérieurement par l’INSEE. Selon les derniers chiffres officiels de l’INSEE, le PIB de la France avait subi une contraction de 1,1 % lors du quatrième trimestre de 2008. Il est fort probable que lors du premier trimestre 2009, la France connaitra de nouveau un PIB négatif. Dans ce cas, la France sera officiellement rentrée en récession économique puisque selon la définition officielle il faut deux trimestres consécutifs avec un PIB négatif.

Symbolisant un optimisme béat et démesuré, le ministre de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi Christine Lagarde semble avoir un peu repris contact avec les réalités économiques. Dans un entretien publié lundi par le “quotidien de référence” le Monde, Christine Lagarde déclare notamment : “Le chiffre de la croissance au premier trimestre 2009 sera sans doute mauvais. Il témoignera, comme celui du quatrième trimestre 2008, du choc extrêmement brutal auquel nous sommes confrontés depuis l’automne“.

 

OPEP/carte

Carte des actuels (vert) et anciens (orange) pays membres de l'OPEP de 1960 à 2007

 

OPEP : le baril de pétrole dépasse actuellement 50 $

Lorsque le 14 septembre 1960 l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) fut créé à l’initiative de l’Iran et du Venezuela lors de la Conférence de Bagdad, le baril de pétrole valait moins de 5 dollars de l’époque. Dès sa création, l’OPEP désirait contenir l’inéluctable baisse du baril de pétrole. L’OPEP est officiellement défini comme une organisation, voire un cartel qui négocie avec les sociétés pétrolières pour la production de pétrole, le prix moyen et les futurs droits de concessions.

L’OPEP siégea durant ses cinq premières années dans la ville suisse de Genève puis s’installa définitivement à Vienne dès le 1er septembre 1965. Ses 5 membres fondateurs furent l’Iran, l’Irak, le Koweït, l’Arabie Saoudite et le Venezuela.

Depuis le retrait de l’Indonésie en mai 2008, l’OPEP compte 12 membres : le Nigéria depuis 1971 (1er producteur de pétrole en Afrique), l’Angola depuis le 1er janvier 2007 (2e producteur africain de pétrole), l’Algérie depuis 1969, la Libye depuis 1962, l’Arabie Saoudite, le Koweït, l’Iran et l’Irak depuis 1960, le Qatar depuis 1961, Abu Dhabi depuis 1967 (devenu Émirats Arabes Unis en 1971), le Venezuela depuis 1960 et l’Équateur depuis le 1er janvier 2007 (membre de 1973 à 1992 puis absent de 1992 au 31 décembre 2006).

Il faut également signaler l’absence de grands producteurs mondiaux de pétrole, dont certains sont même des contributeurs nets. Pour l’Europe, on relève les absences du Royaume-Uni, de la Norvège, de la Russie ; pour le Moyen-Orient de l’Oman ; pour l’Afrique du Soudan et pour l’Amérique du Nord des USA, du Canada et du Mexique.

Certains experts affirment que le ralentissement économique mondial atteindrait prochainement son paroxysme et que l’économie mondiale repartirait progressivement. Cette prévision économique a fortement influencé sur le niveau des prix moyens du pétrole sur les marchés internationaux.

Lundi 11 mai 2009, l’OPEP a fixé à 54,26 $ la moyenne des prix hebdomadaires pour un baril de pétrole. Les prix hebdomadaires de l’OPEP dépassent 50 $ le baril pour la troisième fois depuis la dernière semaine de mars 2009. Lors des 5 premiers jours (4-8 mai 2009), les cours de l’OPEP avaient enregistré une croissance de 5,94 $, soit la plus forte hausse des prix du pétrole depuis le début de l’année 2009.

Bien évidemment, les consommateurs français seront les premières victimes de la hausse des cours du pétrole sur les marchés internationaux. Néanmoins, il ne faut absolument pas compter sur le cynique Sarkozy, véritable fossoyeur du pouvoir d’achat de nos compatriotes.

 

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Chine : baisse du volume commercial avec les USA, l’UE et le Japon

La crise systémique mondiale a provoqué un fort ralentissement économique dans les pays développés comme les USA, l’Europe des 27, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. La récession économique globale a logiquement entrainé une forte baisse de la consommation intérieure dans ces pays. Il en résulte donc une nette baisse des importations commerciales et industrielles depuis la Chine. Or, ces exportations sont vitales puisqu’elles forment le moteur de l’impressionnante croissance économique du géant asiatique (3e puissance économique mondiale derrière les USA et le Japon).

Comme l’ensemble des économies mondiales sont globalisées et interdépendantes, la crise financière devenue économique à l’été 2008 exerce donc ses ravages dans le monde entier. Néanmoins, la récession économique s’abat plus fortement sur la France et l’UE des 27, plombées par l’euro-mondialisme apatride et ultralibéral. Pour la France, il en résulte une accélération inéluctable des délocalisations, de la désindustrialisation et enfin de la désertification économique.

Les États-Unis, l’Union Européenne (UE) et le Japon sont les trois principaux partenaires commerciaux de la Chine. Lors du premier trimestre de 2009, le volume des échanges commerciaux de la Chine s’est fortement amoindri avec ses 3 partenaires.

  • Chine-États-Unis

Selon un rapport officiel de l’Administration Générale des Douanes, le volume des transactions commerciales entre la Chine et les USA est tombé à seulement 62,08 milliards $ pour le premier trimestre 2009, ce qui représente une baisse annuelle de 15,7 %.

Pour le premier trimestre 2009, les exportations de la Chine vers les USA sont tombées à 25,52 milliards $, soit une baisse de 14,9 % par rapport au précédent trimestre. Il s’agit du 5e mois consécutif pour la baisse des exportations chinoises vers les USA qui chutent à 16,45 milliards $ en mars 2009.

Par conséquent pour le premier trimestre 2009, nous assistons à une chute logique (13 %) de l’excédent commercial de la Chine à l’égard des États-Unis (tombé à 28,96 milliards $).

  • Chine-UE

Lors du premier trimestre de 2009, le volume des échanges commerciaux bilatéraux entre la Chine et l’Union Européenne (UE) est tombé à seulement 75,19 milliards $, ce qui représente une contraction annuelle de 19,8 %.

Lors du premier trimestre de 2009, les exportations industrielles et commerciales de la Chine vers l’UE sont tombées à 17,21 milliards $, soit une baisse de 20,2 % par rapport au trimestre précédent.

Rappelons que l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni sont les trois premiers partenaires commerciaux européens de la Chine. En raison de ses tergiversations diplomatiques et d’une politique générale sibylline, la France et la Chine entretiennent des relations tumultueuses qui freinent le dynamisme de leurs échanges commerciaux. Par conséquent, la France est un partenaire commercial mineur, voire marginal pour la Chine si bien que le premier ministre chinois Wen Jiabao avait ostensiblement évité la France lors de son important périple européen entre les 27 janvier et 2 février 2009..

Comme l’Allemagne entretient avec la Chine des relations diplomatiques et politiques très franches (Tibet, “droits de l’hommes”), elle constitue de très loin le premier partenaire commercial européen pour le géant asiatique. Le volume annuel des échanges commerciaux bilatéraux entre l’Allemagne et la Chine se monte à 21,63 milliards $ !

Les échanges commerciaux bilatéraux entre les Pays-Bas et le Royaume-Uni représentent respectivement un volume annuel de 8,07 milliards $ et de 7,7 milliards $.

  • Chine-Japon

Malgré des relations historiques et diplomatiques parfois tumultueuses, la Chine et le Japon entretiennent de solides relations commerciales. Cependant, le Japon 2e puissance économique mondiale, subit de plein fouet la crise économique globale. Outre une crise politique larvée, le Japon a enregistré de sérieuses baisses dans sa production industrielle (secteur automobile) et ses échanges commerciaux.

On se souvient que pour la première fois depuis 1981, la balance commerciale du Japon était déficitaire de 725,3 milliards de yen (7,36 milliards $) pour l’année fiscale 2008 (1er avril 2008-31 mars 2009). Néanmoins pour le mois de mars 2009, le secteur commercial japonais conservait un excédent de 11 milliards de Yen (111,68 millions $).

Pour le premier trimestre de 2009, le volume des échanges commerciaux bilatéraux entre la Chine et le Japon est tombé à seulement 46,03 milliards $, ce qui représente une baisse spectaculaire de 23,8 % par rapport au dernier trimestre de 2008.

 

Crise économique

Publié dans Nouvelles mondiales

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